Critique d’album : Nous de Kyris

La première fois que j’ai vu Kyris en spectacle, ça remonte à la présentation de l’initiative Rond Point à La Nouvelle Scène en mars 2017. J’avais bien aimé sa personnalité sympathique et attachante. On pouvait le reconnaître par son accent étant originaire de France mais qu’il était à la fois un franco-ontarien. J’avais envie de l’entendre un peu plus. C’est donc avec joie que j’ai écouté son premier album qui vient d’être lancé. Le disque Nous contient six chansons avec une pochette très originale et colorée!

L’album ouvre avec Le cœur du monde, une chanson bien rythmée avec guitare acoustique, basse et batterie. Dans le refrain, on peut entendre plusieurs voix à l’unisson chanter Le chœur du monde. Ça rappelle un peu le style de Christophe Maé avec Il est où le bonheur. C’est certainement la chanson à fredonner après un spectacle. J’aurais tout de même amené le chœur à chanter un peu plus que le refrain. J’admire la production bien ficelée où un grand éventail de fréquences est réunies dans un bon mélange. Bravo Mateo T pour la réalisation!

Ma cabane est un peu un plus triste. Quand elle ouvre, à cause de la petite mélodie fredonnée en sifflant, ça m’a rappelé Claude Dubois avec Femme de rêve. L’ensemble de la chanson emprunte au style de certains chanteurs de France dans les années 80. Une chanson à texte qui gagne à être écoutée plusieurs fois.

La troisième débute avec un soupçon de bruit d’un train.  La chanson Le train est une autre chanson où le texte ressort.

Quoi dire de Pour retrouver. Pour commencer, dès les premières secondes j’ai accroché; la plus belle mélodie de l’album. C’est à mon avis la pièce la plus forte. Le « snare » de la batterie qui frappe comme une marche militaire derrière cette voix fragile, on sent l’artiste qui avance d’un pas convaincu.

Je te laisse est une chanson de guitares acoustiques. Le mixage est plaisant où le spectre sonore de la stéréophonie est bien employé. Pour amener cette chanson à un autre niveau, j’aurais ajouté une voix féminine à certains endroits pour accompagner la mélodie. Quand un artiste parle sur une chanson, j’ai souvent beaucoup de difficultés. Ici, Kyris parle dans la deuxième partie de la chanson et je dois avouer que ça fonctionne à merveille.

L’album se termine avec Équilibristes. On peut sentir que c’est une chanson qui ferme un chapître. J’ai particulièrement aimé entendre la voix de la choriste. À un certain moment, la chanson devient très intense. Je veux absolument entendre cette pièce en spectacle.

La force de la voix de Kyris n’est pas dans sa puissance mais beaucoup plus dans sa fragilité, son innocence, sa délicatesse. Il se veut timide mais ouvert à la fois. Si vous aimez les chansons à texte un peu du style de Francis Cabrel, vous aimerez probablement.

La pochette est vraiment très originale. À mon avis, c’est la meilleure de l’année du côté de l’Ontario français, avec celle de Julie Kim. Vous pouvez acheter l’album en version numérique, mais le CD en vaut le coup à cause de la pochette!

Laissez un commentaire