L’intérêt pour la culture francophone québécoise (et canadienne)

Aujourd’hui, j’ai écouté un débat dans l’émission Pénélope à la radio de Radio-Canada où Pénélope McQuade était accompagnée de sa Bande des 4 : Karyne Lefebvre, Franco Nuovo, Marc Cassivi et Nathalie Petrowski. On y parlait d’une l’étude en rapport avec le désintérêt des jeunes envers la culture populaire québécoise (ou devrait-on dire la culture francophone canadienne?). Le débat était excellent (j’en aurais pris une heure) et j’aurais aimé y participer. J’ai donc écrit quelques notes sur un bout de papier que je vous présente ici.

Pendant des décennies, j’ai visité des magasins de disques pour m’apercevoir que partout au Canada on plaçait les albums anglophones dans des catégories comme le rock, la pop, le jazz, la musique soul. La musique francophone se retrouvait dans une section isolée à part près des musiques du monde. Désolé, mais la musique francophone n’est pas un style (les musiques du monde non plus d’ailleurs)! Dans la musique francophone, on retrouve de tous les styles de musique, de la musique country au rock en passant par le jazz et la pop. Pourquoi ne pas avoir eu une grande section canadienne avec des albums en français, anglais, autochtones et autres provenant d’artistes canadiens en les séparant dans des catégories? La musique américaine et d’ailleurs se serait retrouvée dans la musique provenant de l’étranger. L’industrie canadienne de produits musicaux a saboté dès le départ la place de la musique canadienne au profit de l’argent des entreprises américaines.

C’est un peu comme si la musique anglo-saxonne devenait LA seule musique internationale et le reste était moins important. Il faut juste un peu voyager à travers le monde pour s’apercevoir que les artistes américains qui se croient les plus connus ne le sont souvent pas ailleurs à part l’Amérique du Nord. La promotion est forte et on la reçoit de plein fouet au Canada. Depuis 30 ans, j’écoute et je suis fasciné par la musique de l’Asie, la K-pop, J-pop et C-pop qui reçoit une promotion incroyable dans tous les médias dans ce coin du monde. Les pays misent sur leurs artistes et on peut les voir partout, à la télé, sur des magazines, dans les autobus, sur des bouteilles de jus ou de shampoing. Un peu partout au Canada, je devrais pouvoir voir des artistes francophones dans vitrines de magasins.   

Quand j’étais plus jeune, avant Musique Plus, je lisais le magazine Québec Rock, les journaux Live et Pop Rock (et même Le Lundi) pour connaître ce qui se passait de nouveau en musique. Je tentais de m’éloigner (et je tente toujours) de magazine comme le Rolling Stone qui fait la promotion de la musique anglophone surtout dans leur liste des meilleurs albums au monde. D’ailleurs, le magazine vient de publier la liste des meilleures séries télévisées. On y retrouve seulement une seule émission en langue autre que l’anglais : Squid Game. Je suis désolé, mais il y a des émissions de télé partout dans le monde qui sont excellentes depuis des décennies. Le nombrilisme de ce magazine n’est certainement pas le seul exemple. Enfin, il me semble plus difficile de s’informer des nouveautés qu’à une certaine époque alors que maintenant nous avons l’Internet.

Pour une meilleure promotion, il faudrait entendre les chansons dans des émissions de télé de grande écoute comme Stat. Aussi, il faudrait voir les artistes francophones dans des émissions culturelles ou bien des jeux télévisés. Quand une émission comme Silence on joue a invité des artistes comme Salomé Leclerc, Lydia Képinski ou bien de nos artistes franco-ontariens comme Mélissa Ouimet ou Stef Paquette? On voit toujours le même monde pour parler au même monde. Pour les plus jeunes (et les plus vieux), ça peut devenir moins intéressant.

Côté radio, je devrais pouvoir entendre de la musique francophone dans des stations anglophones, car le contraire se fait. Une station rock comme CHEZ 106.1, qui tourne les mêmes disques depuis 40 ans, pourrait à l’occasion nous faire jouer du rock autochtone ou francophone. D’ailleurs, je leur ai demandé combien était le pourcentage de chansons chantées par des femmes sur leur radio (qui est extrêmement rare). On ne m’a pas répondu.

Côté télé, je veux présenter des séries sur Tout.tv à des anglophones, mais il n’y a pas de sous-titres. Je dois donc leur demander d’aller sur des plateformes comme Netflix et d’attendre si un jour la série sera disponible dans plusieurs langues. Même chose pour la musique, je suis certain que notre musique pourrait mieux voyager si elle était intégrée à de gros blockbusters américains, coréens ou de la Scandinavie. Enfin, nos chroniqueurs culturels doivent en faire encore plus pour faire la promotion de la musique francophone créée partout au Canada.

J’ai terminé de vous donner mes notes très décousues de mon bout de papier. Ce ne sont que des idées. Il faudrait en débattre plus et certainement agir rapidement. Si l’industrie ne fait pas quelque chose maintenant, je ne sais pas si on pourra voir et entendre des séries télévisées et des spectacles francophones dans 30 ans au Canada.

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