
Après un EP en 2017, Marc-Antoine Joly vient de lancer son premier album au mois de mars dernier. Intitulé Deuil, Joly nous présente un album concept avec sept chansons chantées intercalées de musique instrumentale pour un total de quatorze chansons. Il nous parle de deuil dans son sens général : le deuil de ce que nous devons laisser, que ce soit les amitiés, des parties de notre passé.
L’album ouvre avec une pièce instrumentale, Cache cache. La place est laissée au piano et aux synthétiseurs dans une sonorité teintée de violons et un atmosphère de solitude. Le titre sert de musique d’introduction à ce qui va arriver.
Il faut attendre à la deuxième chanson pour entendre la voix de Marc-Antoine Joly dans Si loin de toi. Les multiples guitares s’entremêlent sur une balade. La voix aiguë de Joly nous transporte en douceur jusqu’à ce que la guitare électrique se pointe le nez. Le style même de la chanson me rappelle la voix de chansons rock progressives des années 70, de vieilles balades des années 80 avec une touche grunge des années 90 et même un côté « emo » des années 2000. Enfin, Joly a son style à lui.
Sur Effacer, Joly débute avec ce qui ressemble à une cour de récréation. Dès cet instant, on s’aperçoit que nous écoutons un album concept. Si je compare encore une fois, je pense à School de Supertramp. Avec la batterie qui s’ajoute, on peut penser au début de l’album Entroducing de DJ Shadow. La chanson est très loin de ce que Joly nous avait habitué par le passé. On peut sentir l’exploration, le goût d’aller ailleurs pour s’épanouir. On l’encourage à continuer sur cette lancée.
Dans Rêve d’enfant, la rythmique rappelle Mary Jane’s Last Dance de Tom Petty mais plus lente. À l’occasion, on retrouve une pause, un silence des musiciens dans le temps. Le texte nous parle d’espoir malgré le ton mélancolique de la musique. Une chanson à écouter dans des moments plus difficiles pour remonter la pente.
Le titre Les murs saignent est assez percutant. La chanson pourrait certainement passer dans nos radios. Le refrain en anglais peut devenir un ver d’oreille. J’ai bien aimé le solo de guitare électrique. Après un moment de la chanson, Joly nous amène sur un pont où on peut entendre quelqu’un dans un espace incertain. Ce bout m’a rappelé ce que Roger Waters a fait sur The Wall et Brother Where You Bound de Supertramp. En fait, le côté « album concept » va très bien à l’auteur-compositeur-interprète. On peut voir facilement deux autres musiciens avec la lui sur scène avec une bande vidéo derrière le trio et des effets visuels qui pourraient intégrer l’histoire.
Je m’arrête ici et je vous invite à écouter cet album atmosphérique. Si possible, écoutez-le d’un seul trait avec de bons haut-parleurs ou une bonne paire d’écouteurs pour capter toutes les subtilités.