MONDE À PART, une trilogie nord-ouest canadienne

MONDE À PART, vous connaissez? C’est le premier album francophone du Nunavut. C’est aussi, une série de trois albums. Voici une entrevue avec Sylvain-Henri Simard, un des concepteurs de cette trilogie musicale.

 Tu es de quelle région?

Initialement, j’ai grandi dans la région du Mont-Tremblant au Québec. Mais depuis plus de 20 ans, toute ma famille, frère et sœurs habitent dans l’ouest du pays.

Et maintenant?

Je vis au Yukon depuis deux années. Avant ça, j’étais au Nunavut.

Fais-tu de la musique depuis longtemps?

J’ai commencé à l’âge primaire dans une chorale. Je jouais dans un band au secondaire de la batterie et faute de chanteur, je me suis adonné à faire les deux. Plus tard, j’ai fait l’École nationale de la chanson à Granby.

Parle-moi de ton projet MONDE À PART.

Au départ, le projet est né dans le Parc national de Jasper. J’enseignais à ce moment-là à l’école Desrochers. Dans le cadre de mes fonctions comme enseignant de musique, j’ai eu l’idée de créer des mondes pour propulser les jeunes dans différents univers. Pour moi, il était important que les jeunes puissent se retrouver dans des mondes auxquels ils peuvent s’identifier et avec des thèmes qui leur parlent. Le nouvel album de MONDE À PART alias MAP3 est d’abord un conte audio présenté sous un concept unique en son genre sur la scène artistique franco-canadienne. Ce troisième album de la série est une histoire racontée par une intelligence artificielle nommée Ève. Un livret illustré accompagne le tout et permet une vision plus complète de ce monde futuriste et apocalyptique. Le tout est spécifiquement adressé aux adolescents et geeks de tout genre! J’invite les lecteurs à télécharger le dossier de presse sur le site de MONDE À PART.

MONDE À PART est un nom de groupe ou ton projet à toi?

MONDE À PART est à la fois le nom du collectif (groupe). Mais aussi un concept où l’on retrouve différents mondes (8 au total). Et finalement, le nom des albums suivi du numéro du tome. MAP1 MAP2 et enfin MAP3 pour MONDE À PART Tome-03.

Qui a collaboré à ton troisième et plus récent album?

Pour la première fois, j’ai peu contribué au niveau musical et j’ai concentré mon énergie dans l’écriture des textes. J’ai fait appel à une redoutable équipe de feu. Je m’amuse à appeler cette équipe TURBO RÉACTEUR BFR en référence à la fusée Falcon d’Elon Musk. Toujours est-il que j’ai pu compter sur mes collaborateurs du début. L’excellent JP Villemure au mastering et la superbe voix de l’actrice et musicienne Nathalie Coupal. Encore une fois Jeik Dion s’est surpassé en créant des dessins d’une originalité monstre. Mon fidèle ami et artiste Raphaël Freynet est venu partager son talent sur la chanson Survivre qui clôture l’album. La Franco-Ontarienne et Yukonaise d’adoption Caroline Robitaille est venue prêter sa voix à la seule chanson de l’album.

Mais, il y a aussi de nouvelles venues qui m’ont permis de sortir de ma zone de confort. Jean-Philippe Hébert que l’on connait bien pour son travail de guitariste auprès de Lisa Leblanc. L’auteur-compositeur-interprète Phil TC, le réalisateur Christian-Pierre Dubé et l’apport exceptionnel de musiciens issus de l’univers des jeux vidéos. Notamment Pixel Audio (Laura Croft) ou encore Kartok (Deus Ex, Jardin Mécanique) qui ont mis à profit l’imagerie sonore dans une approche propre au jeu numérique. Le résultat est exceptionnel!

SASH & Kartok, musiciens du collectif MONDE À PART.

Le premier volet de la série MONDE À PART est le premier album francophone du Nunavut?

Tout à fait et c’est le cas encore à ce jour. Au Canada, le Nunavut est un monde à part. Difficile de comprendre la réalité de là-bas sans avoir vécu les blizzards du mois de septembre, les pénuries de nourriture et l’internet basse vitesse. Considérant cette dernière variable, c’est loin d’être évident de faire un album quand la bande passante est si mauvaise (2013). Un tour de force qui devrait être plus simple dans les prochaines années avec une meilleure connectivité sur l’île de Baffin.

Demeurais-tu au Nunavut lors du premier album?

Je vivais en Alberta lors du premier et au Nunavut lors du second.

Quels événements ont marqué ta carrière?

Plusieurs, mais certainement une tournée en Ontario en camionnette Westfalia. Plus de 70 spectacles dans les écoles franco-ontariennes dans un périple de 2 mois à jouer des chansons d’ours polaire et de huskys. À la fois débile et indélébile comme expérience, mais j’en garde un excellent souvenir!

Peut-on te voir en spectacle? 

En ce moment, c’est difficile et très cher pour moi de sortir du Yukon. De plus, j’ai accepté un contrat d’enseignement dans la seule école francophone du territoire. Autrement, je fais des spectacles ici à Whitehorse avec Caroline Robitaille dans une formation qui a pour nom SKIDOO. Le nouvel album est d’abord un conte audio, mais de nouvelles chansons se grefferont à l’album dans la prochaine année et je compte bien venir tôt ou tard partager ces nouvelles créations à l’extérieur du Yukon. Mais, assurément qu’Ottawa est dans la mire. Toute la famille de Caroline y habite…

Est-ce difficile de faire de la musique en français au Yukon?

C’est un gros défi de créer de l’art en français dans le Nord. C’est comme de créer du vin au nord du 60e parallèle. Ça dit tout. Il y a une grosse variable géographique (coût des distances) et des francophones y’en a pas des tonnes. Mais, d’autre part, ça donne un produit que l’on ne trouve nulle part ailleurs. C’est pas mal ça le concept de MONDE À PART : être unique et surprendre.

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