Une entrevue avec Stéphanie Bédard qui vient de lancer un nouveau EP contenant cinq nouvelles chansons : Ricochet.

FrancoMusique : Tu viens de lancer un EP intitulé Ricochet. Est-ce que tu peux m’en parler?
Stéphanie Bédard : Le EP est le fruit d’une mûre réflexion, il y a deux ans, à savoir si je voulais encore exercer ce métier. J’étais tannée de dépendre des autres pour avancer des projets, j’ai donc décidé de faire les choses à ma manière, comme j’aurais toujours voulu les faire. J’ai commencé à produire mes spectacles il y a quelques années déjà mais je n’avais pas fait le saut dans la production de disque encore. Et j’ai eu envie de le faire depuis l’an dernier. J’ai sorti un premier extrait en juin dernier, pour voir comment ça allait me plaire de m’occuper de pas mal tout…. et ça m’a plu! j’ai donc décidé de compléter et de faire un EP. Et puis, au niveau des chansons, comme j’ai toujours fait les chansons des autres, j’ai eu envie de m’impliquer plus et d’être le plus fidèle possible à ce que j’ai vraiment envie de faire… sans concession ou presque!

Tu peux me parler de l’idée derrière la pochette?
Les propos des chansons sur le EP sont beaucoup plus lumineux que mon premier album. J’ai eu envie de transmettre un message plus positif pour contrer tout ce qui se passe de moins bien dans notre société. Je trouve que l’humain a le jugement facile et manque un peu d’empathie en général… je veux perpétuer autre chose. Et je me suis dit qu’en étant positive, j’allais peut-être affecter une autre personne à l’être aussi, qui allait marquer une autre personne et ainsi de suite… des ricochets positifs, d’un humain à un autre.

Tu l’as financé à partir d’une campagne de socio-financement?
Absolument. Produire un album et en assurer la promotion, c’est très coûteux. La plupart des gens ne savent pas à quel point. Mon budget, qui ne verse pas dans l’extravagance, dépassait les 45,000$. J’ai mis tout ce que je pouvais mais il me manquait quand même une pas pire somme à aller chercher. J’ai des ami.e.s qui ont eu recours au financement auparavant et je trouvais que c’était une bonne idée de pré-vendre des expériences qui allaient me profiter aussi, pas seulement financièrement. J’allais à la rencontre de ma communauté. J’avais peur qu’elle ne soit pas au rendez-vous mais au final, j’ai été très surprise et émue de voir que « oui », elle y était encore!

Tu as une manière toute originale pour remercier les gens de leur participation.
Oui! j’ai vu ce qu’une communauté pouvait faire… je suis témoin de la générosité des gens. J’ai eu envie de perpétuer ce positivisme avec le mouvement #Ricochet (anciennement #ensemble qui se veut une chaîne d’actions positives pour perpétuer le positivisme plutôt que le jugement facile et le manque d’empathie envers l’autre. J’instiguerai les premiers pas et j’invite les gens à faire de même de leur côté pour que, par #RICOCHET, on puisse être contagieux et emmener les gens à répandre les sourires plutôt que la méchanceté gratuite.

Ça peut être:

• déneiger la voiture d’un voisin pressé pour aller au boulot;
• aider une personne âgée à traverser la rue;
• payer un café à la personne derrière soi;
• donner son ticket de stationnement dont le temps n’était pas terminé à la personne qui a pris la place;
• donner le change manquant à la personne à la caisse de l’épicerie;
• etc…

J’ai la certitude que si on est nombreux à participer à #RICOCHET, on peut finir par rééquilibrer les choses.  Je vais publier sur mes réseaux sociaux des courtes vidéos d’actions positives et inviter les gens à faire de même et à me taguer dans la publication. Ça peut même être une simple vidéo dans laquelle la personne explique en quelques mots ce qu’elle a fait, comment elle s’est senti et si le geste a eu un bel effet!

As-tu des collaborateurs?
J’ai gardé des collaborateurs du premier album dont Ariel Coulombe qui écrit avec aplomb, franchise, d’une manière très frontale. J’ai aussi travaillé avec des amis… ça faisait longtemps que je voulais travailler avec Mathieu Lippé, slammeur de feu, qui joue avec les mots comme personne! J’ai aussi découvert le doux talent de Marianne Bel, une amie de la Mauricie avec qui j’ai discuté beaucoup et qui a su bien cerner ce que je voulais dire. C’est avec elle aussi que je me suis sentie suffisamment à l’aise pour la faire peaufiner un texte que j’avais écrit sur une musique que j’avais composée (première fois de ma vie). J’ai travaillé étroitement aussi avec un ami français habitant à Los Angeles rencontré en Asie (eh oui, j’aurais voulu inventer ça et ça n’aurait pas été plausible), Cyril Niccolaï, qui a un sens de la mélodie qui reste en tête très aiguisée. Musicalement, je suis très fière de ce que ça donne… on est pas resté dans la facilité même si c’est toutefois très accessible!

Est-ce que les gens te parlent encore de Star Académie?
Absolument! ça fera 15 ans déjà l’an prochain et y’a pas une semaine où j’en entends pas parler. C’est fou comme la télévision ça peut marquer les gens! Pour Belle et Bum aussi, on m’en parle encore, pensant que je suis toujours à l’émission, même si ça fait 3 ans que je n’y suis plus!

On peut te voir en spectacle à quel endroit?
Le plus facile est d’aller voir sur mon site web pour les dates… comme ma formation musicale change avec ce nouvel opus et qu’on avait besoin de bien préparer le concept avant de l’offrir en salle, ça ira + à la fin 2019-début 2020. Mais je fais encore des spectacles en tant qu’artiste invitée au cours des prochains mois!

As-tu un vidéoclip qui s’en vient?
Je viens tout juste de sortir un clip avec le REMIX d’une chanson du EP faite par Champion.